
Les règlements des 18 mai, 20 juillet, 3 août et 1er septembre 1788, qui modifiaient complètement le Service de Santé, créèrent un Hôpital Régimentaire la suite de chaque régiment et supprimèrent les anciens Hôpitaux, à l'exception de huit grands établissements, dits Hôpitaux Auxiliaires, parmi lesquels ceux de Strasbourg, Metz, Lille et Toulon, qui perdirent leur nom d'Hôpitaux Amphithéâtres, mais restèrent les centres d'instruction des futurs officiers du Corps de Santé
Ces Hôpitaux Amphithéâtres instruisaient un Corps de Santé que l'Europe entière nous enviait. Ils donnèrent leur enseignement diverses catégories d'élèves:
1) Les Médecins Surnuméraires ou élèves principaux, élèves en médecine, ayant de nombreuses années d'études, souvent déjà possesseurs du diplôme de Maître en chirurgie ou de Docteur en médecine. Certains participaient à l'instruction des autres catégories d'élèves
2) 'Les Chirurgiens et Apothicaires Surnuméraires Internes, qui suivaient, pendant une durée minima de 3 ans et maxima de 6 ans, les cours de l'Amphithéâtre. Ils se recrutaient au concours soit parmi des jeunes gens ayant travaillé 2 ans, soit auprès d'un chirurgien ou Apothicaire civil, soit auprès d'un Chirurgien-major de régiment, soit auprès d'une Faculté ou École de Médecine ou de Chirurgie, soit dans les amphithéâtres, comme surnuméraires externes ou élèves bénévoles.
3) Les Chirurgiens et Apothicaires surnuméraires externes ou Élèves bénévoles, fils de Médecins, Chirurgiens et Apothicaires militaires et civils, en nombre égal à celui des surnuméraires internes.
La guerre qui éclata entre la France Révolutionnaire et l'Europe coalisée, vida de Maîtres et d'Élèves les Hôpitaux Auxiliaires, avant que la loi du 18 août 1792 vienne les fermer. La plupart rejoignirent les armées nationales, d'autres les troupes levées par les princes émigrés.
Vainement la loi du 7 août 1793 et le décret du 3 ventôse an II (21 février 1794) prescrivirent d'organiser des Cours d'Instruction dans les hôpitaux de Lille, Metz, Strasbourg et Toulon ; Maîtres et Élèves firent défaut. La loi du 14 frimaire an III (4 décembre 1794) créa les Écoles Centrales de Santé de Paris, Montpellier et Strasbourg ; rapidement les officiers de santé formés par ces Écoles disparurent dans les combats livrés par les différentes armées.
Le règlement du 30 floréal an IV (19 mai 1796), tenta de donner une nouvelle activité aux Hôpitaux d'Instruction. A Paris et à Strasbourg, les élèves de l'École Centrale de Santé suivaient les cours de l'hôpital d'instruction, et ceux de cet hôpital les cours des Écoles Centrales de Santé et de Science. Les élèves avaient l'uniforme de chirurgien de 3e classe.
De ces hôpitaux d'instruction, celui de Toulon fut donné à la Marine le 24 thermidor an VIII (12 août 1800), celui de Paris (Val de grâce) dut être fermé, faute d'élèves, pendant l'été 1800 ; celui de Rennes, créé le 16 ventôse an IX (7 mars 1801), supprimé de même pendant l'été 1803. Par contre, ceux de Metz et de Lille et celui de Strasbourg surtout, en raison de la proximité de l’École Centrale de Santé, virent affluer les élèves après les traités de Rastadt et de Campo Formio. Les campagnes de 1799 et 1800 appelèrent, de nouveau, professeurs et élèves aux armées, et les Hôpitaux d'Instruction furent fermés par arrêté du 9 frimaire an XII (2 décembre 1803).
Pendant le Consulat et l’Empire l'Armée n'avait plus de centres d'instruction que les cours faits, à la faveur de trêves et armistices, et d'élèves que les éphémères élèves régimentaires, les Carabins rouges, créés par la loi du 11 ventôse an XI (10 mars 1803), que quelques élevés attirés, on ne sait par quoi, dans les hôpitaux militaires, les uns et les autres rapidement promus sous-aides et aussitôt, envoyés en campagne ; à côté d'eux les étudiants touchés par la conscription et promus eux aussi sous-aides. Ce sont les Chirurgiens de pacotille connus pour leur ignorance, désespoir de leurs chefs, mais pour leur bravoure, admirés par l'armée entière, et adorés du soldat pour leur dévouement.« De l'art de guérir il ne connaissent rien ou bien peu, mais ils savent merveilleusement se battre et souffrir, se sacrifier simplement et stoïquement mourir ces petits sous-aides ; ainsi ils méritent bien de la Patrie et du Corps de santé (Médecin-major Michel Ferron) ».
À-gauche sont représentées trois plaques de ceinturon. Celle du centre peut être attribuée à un médecin de la Garde impériale. Les deux autres, d'officiers de santé, datent du début de l'Empire. Toutes trois sont dorées.
Les trois boutons figurant à gauche de la planche sont, en ce qui concerne les deux premiers, d'officiers de santé de tous grades et de toutes classes, administrateurs et préposés de l'administration des hôpitaux militaires (1793-1796) ; le troisième fut porté vers la fin du Directoire par les mêmes, ainsi que par les inspecteurs généraux du service de santé et les officiers de santé en chef à l'armée.
En haut, bouton d'officiers de santé aux armées et aux hôpitaux militaires et d'inspecteurs généraux du service de santé (1798-1803).
Les deux. premiers boutons du bas sont de même origine et de la même époque que le précédent. Au centre, bouton porte du 1er vendémiaire an XII (24 septembre 1803) à la fin de l'Empire, par tous les officiers de santé des armées et des hôpitaux et les élèves. Les deux derniers sont attribués aux officiers de santé de l'hôpital militaire de la Garde impériale. Tous sont dorés.
Au centre, dragonne d'officier de santé à partir de 1803.
Les trois types représentés sont, de gauche à droite :
Chirurgien-major des chasseurs à cheval (1808), d'après une miniature conservée au musée de l’Empéri.
Chirurgien aide-major d'un régiment de chevau-légers (1811-1814).
Chirurgien attaché à une division de tirailleurs grenadiers (1815), dont l'habit est conservé au musée de l’Empéri.
De gauche à droite:
Chirurgien-major des dragons (1809), d'après un habit conservé au musée de l'armée à Paris (1798).
Pharmacien de 2e classe en petite tenue.
Infirmier de l'ambulance volante de l'armée d'Italie (177-1798).
Chirurgien du 10e régiment de hussards, dont l'habit est conservé au musée de l’Empéri.
Centenier d'une compagnie d'infirmiers militaires des Hôpitaux, d’après un croquis colorié de l'époque, fait en 1809 en Autriche.
Le 13 avril 1809 furent créées 10 compagnies d'infirmiers militaires des hôpitaux. 5 furent organisées à Vienne, en Autriche le 1er septembre suivant, 2 en Italie, 3 en Espagne ; une 11e compagnie sera créée par décret du 29 novembre 1811.