
Le 31 Juillet 1792, le Club des Allobroges qui réunissait à Paris quelques réfugiés Savoisiens, se présente à l'Assemblée législative pour y demander la levée et l'organisation d'une légion franche sous le nom de Légion des Allobroges.
L'Assemblée, sur le rapport de son Comité militaire établissant la nécessité d'augmenter les moyens de défense de la frontière des Alpes autorise, le 2 août, la levée d'un nouveau corps de troupes légères et. la 8 du même mois, elle décrète la formation à Grenoble de la Légion franche Allobroge.
Le 10 août, le premier noyau de la légion assiste au combat des Tuileries.
La nouvelle légion devait se composer d'un état-major, de quatorze compagnies d'infanterie légère, dont sept de carabiniers et sept de chasseurs, de trois compagnies de dragons légers et d'une compagnie d'artillerie légère.
Le recrutement s'opère promptement à Grenoble mais, par l'impéritie des nouveaux administrateurs, les recrues restent sans habillement ni armement. Seule une compagnie peut-être levée vers le milieu de septembre. Elle entre avec l'armée en Savoie et poursuit les Piémontais jusque sur le Mont-Cenis.
Le 8 octobre, le général Montesquiou est nommé commandant en chef de l'armée des Alpes mais, victime d'accusations calomnieuses et décrété d'accusation par la Convention, il se réfugie à Genève. Il sera remplacé provisoirement par d'Ornac puis définitivement par Kellermann dans le commandement de l'armée.
À peine arrivé, celui-ci ordonne, le 26 décembre, la concentration à Annecy du dépôt de Grenoble et des détachements de la légion en garnison dans les villes de la Savoie.
Les Allobroges sont passés en revue le 7 mai 1793. Il leur manque encore près de 150 uniformes et 500 casques.
Le corps est réparti en divers lieux Annecy, Rumilly, Chambéry. Les dragons sont à l'Hôpital sous Conflans. Six compagnies d'infanterie occupent la Tarentaise, une compagnie de dragons est à Saint-Jean-de-Maurienne et un peloton détaché à Modane.
À la fin du mois toute la légion est concentrée à Montmélian et le 28 juin elle quitte le département du Mont-Blanc pour faire partie de l'armée des Pyrénées-Orientales. Les évènements du Midi décidèrent les représentants en mission à l'armée des Alpes à la réserver pour l'intérieur. Elle revit l'ordre de s'arrêter à Valence et forme le noyau d'une petite armée du Midi, destinée à marcher contre les insurgée provençaux, sous les ordres de l'adjudant-général Carteaux.
Les Allobroges qui sont à l'avant-garde s'emparent de Pont-Saint-Esprit le 14 juillet, d'Avignon le 27, de Cadenet, Lambesc et Aix. Le 8 août ils reçoivent l'ordre de se rendre à Arles. Le 9 a lieu l'affaire de Cadenet contre les insurgés provençaux. Quelques jours plus tard les fédéralistes sont chassés de Manosque et le 25 août, les troupes républicaines entrent à Marseille.
La légion participe encore à la prise d'Ollioules et à celle de La Seyne, le 29. Trop faibles pour se maintenir dans Ollioules, les Allobroges se replient sur Sainte Anne d'Aval. Dans leur retraite, ils sont bousculés par les habitants mêlés à la troupe ennemie. Ollioules est reprise le 7 septembre.
Durant le siège de Toulon, la légion est disséminée dans toutes les divisions de l'armée. Réunie vers le 10 décembre elle passe à la droite de l'armée. Elle compte 966 officiers, sous-officiers et soldats.
Le 19, les troupes républicaines font leur entrée dans la ville, rebelle.
Après la prise de Toulon, la légion est envoyée à Marseille où elle renouvelle son habillement. Elle reste peu de temps dans la cité phocéenne. Dirigée sur Perpignan et l'armée des Pyrénées-Orientales elle est placée dans la division Augereau, à la droite de l'armée.
Elle se distingue au combat d'Oms, à la prise du Boulou, à celle de Saint Laurent de la Mouga, aux combats de Comprodon, de Ripoll et de Belver (avril-juin 1794).
C'est en juin que les dragons cessent de faire partie de la légion pour être incorporés dans le 15e régiment de même arme.
Dès lors, le corps se trouve réduit à l'infanterie et aux canonniers. Il sera complété à l'aide de recrues de la réquisition.
Le 13 prairial an II (1er juin 1794), le représentant Jean-baptiste Michaud arrête que la légion des Allobroges sera portée au complet de dix-huit compagnies pour être organisée en bataillons.
Elle reçoit en incorporation 500 hommes de la réquisition du Mont-Blanc, 200 hommes du 1er bataillon de la Montagne Républicaine, et 600 du 6e bataillon de volontaires de l'Ariège (grenadiers et chasseurs exceptés). Ces quatre nouvelles compagnies sont organisées le 4 thermidor an II (22 juillet 1794). Dès lors, chaque bataillon, fort de 1 080 hommes, eut huit compagnies de chasseurs et une de carabiniers.
Dès la fin de l'hiver 1794, la légion est cantonnée dans la vallée d'Aran. C'est là qu'elle termine la guerre contre l'Espagne.
Après le traité de Basel conclu le 2 thermidor an III (20 juillet 1795), entre la République française et la monarchie espagnole, la légion se mit en marche pour se rendre à Toulouse.
C'est dans cette ville qu'elle subit sa transformation en demi-brigade, en vertu de la loi d'amalgame. Elle conserva ses deux bataillons et en reçut un troisième, le 4e bataillon de chasseurs des Montagnes.
Cet amalgame complété le 16 brumaire an IV (7 novembre 1795) eut pour conséquence le changement de dénomination de la légion qui reçut le nom de 4e bis demi-brigade légère ou demi-brigade des Allobroges. Son complet de guerre fut désormais de 3240 hommes, officiers compris.
Après un repos de trois mois à Toulouse et environs, le corps est désigné pour l'armée d'Italie.
La demi-brigade des Allobroges quitte Toulouse vers le milieu de janvier 1796 et ses trois bataillons se dirigent vers San Remo pour entrer dans la composition de 1'armée d'Italie.
Cette demi-brigade devient 27e légère de 2e formation le 16 vendémiaire an V (7 octobre 1796).
L'habit d'officier et le casque représentés ici sont la propriété de Monsieur H Wicki, de Basel (Suisse).
L'habit est identique à celui de la troupe. Seule la qualité du drap diffère. Les boutons frappés d'un cor de chasse sont en argent, montés sur os. Épaulettes en argent.
Casque en cuivre ; bandeau en toile cirée peinte, visière recouverte de même. Au-dessous, plaque et devant du cimier.
L'officier est représenté d'après les pièces appartenant à M. Wicki et la correspondance du général Doppet (non publiée).
Le carabinier, à gauche, provient d'une gouache de l'époque (même source que l’habillement). Certains d'entre eux étaient armés de sabres-poignards. Ils se distinguaient des chasseurs par un collet rouge et une épaulette tricolore sur l'épaule droite.
Le chasseur-est dessiné d'après la correspondance de Doppet.