
Par décrets des 21 février et 12 août 1793, la Convention nationale prescrivit que l’infanterie de ligne cesserait d'être désignée sous la dénomination de régiment, et que ces corps prendraient à l'avenir la nom de demi-brigades. Ces demi-brigades devaient être composées chacune de trois bataillons, et organisés au moyen de l'amalgame de deux bataillons de volontaires avec un bataillon des anciens régiments, pour l'infanterie de ligne, et d'un bataillon de chasseurs avec deux bataillons de volontaires nationaux pour l'infanterie légère.
La nombre de demi-brigades légères s’éleva à quarante-trois dont dix numérotées bis (4e, 14e, 15e, 16e, 17e, 18e, 19e, 20e, 21e et 22e) et une numérotée ter (20e). Sur ce nombre sept ne furent pas organisées. Il s'agit des numéros 17, 24, 25, 26, 27, 28, 31. Leurs éléments furent incorporés dans les demi-brigades légères de deuxième formation.
Un arrêté du Directoire exécutif du 18 nivôse an IV (8 janvier 1796) réduisit à trente le nombre de demi-brigades d'infanterie légère. Conformément à cette disposition, les nouvelles demi-brigades tirèrent au sort le numéro qu’elles devaient prendre entre elles. Une 31e demi-brigade fut organisée le 16 germinal an XI (6 avril 1803) de troupes piémontaises et du 2e bataillon de l'ancienne 112e qui provenait de même origine.
Enfin, un arrêté des consuls du 1er vendémiaire an XII (24 septembre 1803) supprima la dénomination de demi-brigade et rétablit celle de régiment. Cet arrêté fixa à vingt-sept le nombre de régiments d'infanterie légère.
Le décret du 7 septembre 1793 fixa l'uniforme de l'infanterie légère ainsi qu'il suit : Habit court en drap bleu national. Revers passepoil s de blanc. Col et parements rouges passepoilés de blanc. Culotte bleu du fond. Nous trouvons cependant de nombreux habits longs et des parements de la couleur du fond ainsi qu'en témoignent des documents de l'époque.
L'instruction du 1er avril 1791 spécifiait qua les boutons seraient blancs, « timbrés d'un cor de chasse au milieu duquel sera la numéro du bataillon. »
Le décret du 7 septembre 1793 conserva ce modèle en y ajoutant cependant les mentions « République française »ou « Infanterie légère. »
Toutefois de nombreux corps adoptèrent les boutons en cuivre du modèle décrété le 4 octobre 1792 par la Convention, pour toutes les troupes de la République, lesquels étaient empreints de la légende : « République française » et, au milieu, d'un faisceau de licteur surmonté du bonnet de la liberté.
La coiffure décrite par le décret du 7 septembre 1793 était la casque de cuir verni, du modèle de 1791, mais de couleur verte. Cependant, ainsi que nous pouvons le constater sur de nombreux documents contemporains le chapeau en feutre et le mirliton furent également portés. Plus tard, cette infanterie adoptera le shako. La fabrication des casques fut arrêtée par la Comité de salut public le 15 messidor an III (5 juillet 1795).
Nous avons voulu représenter, sur cette planche, différents types de la période s'étendant de 1793 à 1796.
Le personnage de gauche est vêtu d'un habit long et coiffé d'un casque à l'antique. Il provient d'une gouache contemporaine et peut être daté des années 1793-1794. Un type identique est représenté par Marbot-Noirmont.
A ses côtés, un carabinier de la même époque.
Au centre, chasseur d'après un document allemand.
De dos, officier de chasseurs d'après Johann Lorenz Rugendas.
A droite, carabinier d'après un dessin naïf de l'époque.