
La création de ce corps remonte au 13 germinal an II (2 avril 1794). Ce jour là, le Comité de Salut public décréta l’organisation d'une 1re compagnie d'aérostiers pour le service d’un aérostat près d'une des armées de la République.
Elle sera composée d'un capitaine, d'un sergent-major, d'un sergent, de deux caporaux et de vingt hommes. Jean, Marie, Joseph Coutelle en reçut le commandement et fut chargé de sa constitution à l'école de Meudon. Rapidement, cette compagnie vit son effectif porté à 30 hommes et fut affectée à l'armée du général Jourdan.
Deux mois après la création de la compagnie, la première ascension captive militaire eut lieu devant Maubeuge. Le ballon « 'l'Entreprenant » ayant à son bord Coutelle et l'adjudant général Radet survola les lignes ennemies. Transporté ensuite de Maubeuge à Charleroi il contribua à déjouer les mouvements des Autrichiens jusqu'à la capitulation qui eut lieu le 25 juin 1794.
Le lendemain, la bataille de Fleurus fut engagée contre les armées de Cobourg. « L'Entreprenant » fut en l'air pendant toute la journée. Suivant l'armée du Nord, les aérostiers firent des ascensions à Charleroi, Jumet, Lambersart et Sombreffe.
Une 2e compagnie fut créée par arrêté du 8 messidor an II (26 juin 1794). Afin de développer cette arme et d'assurer dans les meilleures conditions le recrutement de cette nouvelle compagnie, il fallut organiser une école spéciale d'aérostation. Par arrêté du 10 brumaire an II (31 octobre 1794) elle fut créée à Meudon.
Le 30 frimaire an IV (21 décembre 1796), le Directoire, qui succéda à la Convention nationale maintint dans la forme passée la situation des aérostiers et les attributions de l'école de Meudon.
En 1795, la 1re compagnie participa aux sièges de Borcette, d'Ehrenbreitstein, de Bonn et de Coblenz. La 2e compagnie fut envoyée à l'armée de Pichegru devant Mayence. L'année suivante la 1re compagnie fut capturée lors de la prise de Würzburg et son ballon emmené comme trophée à l'arsenal de Vienne où il est toujours visible.
La 2e compagnie opéra à Molsheim, Rastadt, Donauwerth et Augsbourg.
Une nouvelle forme de guerre, essentiellement de mouvement, ne se prêtait plus au transport délicat des aérostats et le licenciement des aérostiers fut demandé par le général Hoche. Celui-ci ne fut pas accordé, mais la 2e compagnie revint établir son parc à Molsheim, puis à Strasbourg où elle demeura inemployée.
Désignées pour faire partie de l'armée d'Orient, les deux compagnies arrivèrent à Toulon le 16 floréal an VI (5 mai 1798). Les aérostiers embarquèrent avec leur matériel sur « 'le Patriote » ; l'enveloppe fut embarquée à bord de « l'Orient ». Le 2 août 1798 la flotte était détruite en rade d'Aboukir et « le Patriote » fut coulé avec le matériel qu'il transportait et, de ce fait, l'enveloppe devint inutilisable. Dès lors les aérostiers seront employés dans la construction des moulins à blé, machines pour frapper la monnaie, imprimeries, machines pour poudrières, fabrication des crayons, des toiles, du carton, des toiles, des instruments de chirurgie, des armes, etc.
Le 29 pluviôse an VII (28 janvier 1799) le Directoire rendit un arrêté supprimant l'école de Meudon et licenciant les deux compagnies d'aérostiers.
En juillet 1801, les 21 hommes restant furent dirigés sur Rosette d'où ils seront embarqués entre le 3 et le 7 août pour rentrer en France. Ils seront licenciés par décret du 26 brumaire an X (17 novembre 1801).
Nous avons représenté, de gauche à droite, un aérostier dans l'uniforme décrit par l'arrêté du 13 germinal an II (2 avril 1794). A ses côtés, le chef de brigade Coutelle dans la tenue 1 portée en Égypte (1800-1801).Le troisième personnage est représenté dans la tenue portée de 1799 à 1801. Enfin, l'homme de droite, d’après Villiers du Terrage, est vêtu d'un uniforme porté de 1798 à 1799.