Cet article est la réédition électronique de l'article écrit par G. Cottreau pour la revue "Tenues des troupes de France" n° 5 du 15 mars 1902, illustré par JOB.
M. E. Fort, artiste peintre à Bayonne a fait depuis de longues années des recherches sur les gardes d'honneur des villes de France pendant le premier Empire. On ne peut se figurer la difficulté de ces recherches et ce qu'il lui a fallu de patience et de démarches pour obtenir les renseignements qu'il possède. Ses recherches continuent toujours et il a exécuté à l'aquarelle les tenues variées et souvent très pittoresques des villes sur lesquelles il a pu avoir des données certaines. il nous a permis de nous servir de ses dessins, de ses documents.
Nous avons eu en communication la photographie d'un portrait du capitaine Joseph-Alexis d'Aleman conservé dans sa famille et nous devons encore à M. Fort et à M. Duceré, auteur du livre très documenté Napoléon à Bayonne, la notice que nous insérons ici :
« M. d'Aleman, capitaine de la garde à pied, naquit en 1773. À la Révolution, il prit du service et fut capitaine du génie à 20 ans. Il se maria à Bayonne en 1806, après avoir quitté fort jeune le service militaire. En 1808, il eut le commandement de la garde à pied. Il avait alors 35 ans ; il était maigre, petit, l'oeil vif et spirituel.
Lorsque l'Empereur arriva à Bayonne, il trouva sur le pont qui relie Bayonne à Saint-Esprit la Garde d'Honneur de Saint-Esprit, commandée par M. Chevillon, ancien chirurgien des armées. Immédiatement après le pont, et massé au Réduit (porte de Bayonne), la garde d'honneur à pied et à cheval de Bayonne.
En apercevant la garde à pied habillée de rouge, l'Empereur, choqué peut-être par cette couleur qui lui rappelait trop les Anglais, se tourna vers le maire et lui dit : " C'est vous qui commandez ces rouges à pied ... "
Le maire, un peu interloqué et ne sachant comment interpréter les paroles de l'Empereur, balbutia : " Oui, oui, Sire, et ces puces à cheval aussi ". Les gardes d'honneur à cheval de Bayonne avaient dolman et schabraque de couleur puce.
Depuis ce jour et pendant les trois mois que l'Empereur passa au chateau de Marrac, la garde à pied fit constamment le service d'honneur au chateau concurremment avec les grenadiers de la garde. M. d'Aleman, commandant de la garde à pied ; de Ravignan, commandant celle à cheval, et Goyeneche, commandant la garde à pied de Saint-Jean de Luz, furent attachés pendant tout ce temps à la personne de l'Empereur. »
L'effectif de la garde à pied de Bayonne s'élevait à quatre-vingt dix hommes , dont quatre officiers, un sergent-major, quatre sergents, cinq caporaux, deux tambours.
C'est encore M. Fort qui nous fournit ce renseignement, d'après le contrôle qui est entre les mains de la fille du capitaine d'Aleman.
Malheureusement les destinées de cette garde d'honneur sont inconnues après 1808. Un incendie à détruit les archives municipales déposées à l'hôtel de ville de Bayonne et ainsi se sont trouvés à jamais perdus les documents qui auraient permis d'avoir tout les détails concernant la garde d'honneur de la ville jusqu'à la fin de l'Empire.
Nous avons eu en communication la photographie d'un portrait du capitaine Joseph-Alexis d'Aleman conservé dans sa famille et nous devons encore à M. Fort et à M. Duceré, auteur du livre très documenté Napoléon à Bayonne, la notice que nous insérons ici :
« M. d'Aleman, capitaine de la garde à pied, naquit en 1773. À la Révolution, il prit du service et fut capitaine du génie à 20 ans. Il se maria à Bayonne en 1806, après avoir quitté fort jeune le service militaire. En 1808, il eut le commandement de la garde à pied. Il avait alors 35 ans ; il était maigre, petit, l'oeil vif et spirituel.
Lorsque l'Empereur arriva à Bayonne, il trouva sur le pont qui relie Bayonne à Saint-Esprit la Garde d'Honneur de Saint-Esprit, commandée par M. Chevillon, ancien chirurgien des armées. Immédiatement après le pont, et massé au Réduit (porte de Bayonne), la garde d'honneur à pied et à cheval de Bayonne.
En apercevant la garde à pied habillée de rouge, l'Empereur, choqué peut-être par cette couleur qui lui rappelait trop les Anglais, se tourna vers le maire et lui dit : " C'est vous qui commandez ces rouges à pied ... "
Le maire, un peu interloqué et ne sachant comment interpréter les paroles de l'Empereur, balbutia : " Oui, oui, Sire, et ces puces à cheval aussi ". Les gardes d'honneur à cheval de Bayonne avaient dolman et schabraque de couleur puce.
Depuis ce jour et pendant les trois mois que l'Empereur passa au chateau de Marrac, la garde à pied fit constamment le service d'honneur au chateau concurremment avec les grenadiers de la garde. M. d'Aleman, commandant de la garde à pied ; de Ravignan, commandant celle à cheval, et Goyeneche, commandant la garde à pied de Saint-Jean de Luz, furent attachés pendant tout ce temps à la personne de l'Empereur. »
L'effectif de la garde à pied de Bayonne s'élevait à quatre-vingt dix hommes , dont quatre officiers, un sergent-major, quatre sergents, cinq caporaux, deux tambours.
C'est encore M. Fort qui nous fournit ce renseignement, d'après le contrôle qui est entre les mains de la fille du capitaine d'Aleman.
Malheureusement les destinées de cette garde d'honneur sont inconnues après 1808. Un incendie à détruit les archives municipales déposées à l'hôtel de ville de Bayonne et ainsi se sont trouvés à jamais perdus les documents qui auraient permis d'avoir tout les détails concernant la garde d'honneur de la ville jusqu'à la fin de l'Empire.

Terminons en faisant remarquer qu'en France, pour reconstituer les gardes d'honneur, il faut se livrer à des recherches qui feraient pâlir des archéologues, tandis que des gardes d'honneur formées en Hollande pour un voyage de l'Empereur et de Marie-Louise il existe des dessins gravés, coloriés avec soin. Un texte donne jusqu'à leur noms dans chaque ville, fournissant ainsi un contrôle complet.