
La Légion portugaise fut créée par décret impérial du 18 mai 1808, et formée avec les troupes portugaises levées par le général Junot le 16 janvier précédent. Cette légion devait comprendre six régiments d'infanterie (le 6e ne sera jamais formé), à 2 bataillons de 8 compagnies, dont une de grenadiers et une de voltigeurs ; un bataillon de chasseurs à pied ; deux régiments de cavalerie et un escadron de chasseurs à cheval à 2 compagnies de 100 hommes chacune.
Auprès du marquis d'Alorna, commandant en chef la légion, deux généraux français furent désignés pour y exercer les fonctions d'instructeurs et d'inspecteurs, le général Muller pour l'infanterie, le général Paris pour la cavalerie. En septembre 1808, les troupes portugaises d'abord stationnées dans les Basses et Hautes-pyrénées es, furent dirigées : le 1er régiment d'infanterie sur Valence, les 2e et 3e régiments sur Grenoble où se trouvait le quartier-général du marquis d'Alorna, le 4e régiment sur Romans. La cavalerie fut dirigée sur Gray (Haute-saône).
L'Empereur estimant les effectifs de la Légion insuffisants, donna l'ordre de les renforcer par des enrôlements volontaires de prisonniers de guerre, aussi bien prussiens qu'espagnols. Si les Allemands furent assez réticents, les prisonniers espagnols, par contre, s’engagèrent en grand nombre. Une demi-brigade d'élite, composée de 3 bataillons, chacun à 4 compagnies : 2 de grenadiers et 2 de voltigeurs fut organisée en mars 1809. Elle reçut le numéro 13 et fut adjointe au corps des Grenadiers réunis d'Oudinot. Commandée par le colonel Pego, elle se distinguera durant la campagne de 1809, et notamment à Wagram, où elle subira des pertes sérieuses. L'effectif de ce corps était alors de 55 officiers et 1 067 sous-officiers et soldats.
Deux bataillons de marche, à Münzkirchen, comptaient, le premier, 32 officiers et 487 hommes, le second, 16 officiers et 438 hommes. Les deux régiments de cavalerie, comprenaient le 1er, 25 officiers et 263 cavaliers, le 2e, 21 officiers et 237 cavaliers.
Le 15 juin 1810, le duc de Feltre, ministre de la Guerre adressait à l'Empereur une situation d'ensemble de la Légion Portugaise, qui atteignait alors 6 796 hommes ainsi répartis :
Infanterie : Demi-brigade d'élite, à Mayence : 2 131 hommes ; 1er régiment à Valence : 395 hommes ; 2e régiment à Romans : 534 hommes ; 3e régiment à Barraux : 672 hommes ; 4e régiment à Barraux : 680 hommes ; 5e régiment à Barraux : 446 hommes ; Dépôt à Grenoble : 867 hommes. Soit au total : 5 725 hommes.
Cavalerie : 1er et 2e régiments à Mayence : 505 cavaliers ; Dépôts à Gray et Blamont : 566 cavaliers. Soit au total : 1 071 cavaliers.
En raison de nombreuses plaintes formulées par les officiers du corps, l'Empereur décida le renvoi des prisonniers espagnole. De ce fait, l'effectif de la Légion se trouva considérablement réduit. Le 1er juillet 1811, en exécution d'un décret du 2 mai, la Légion reçut une nouvelle organisation. Son infanterie fut réduite à trois régiments et un bataillon de dépôt. Le 1er régiment dit d'élite fut formé à Toul, le 2e à Valence et Lyon, le 3e à Auxonne, le bataillon de dépôt à Grenoble. Quant aux deux régiments de cavalerie, ils servirent à organiser, à Épinal, un régiment de chasseurs à cheval à 4 escadrons.
L'infanterie prendra une part honorable à la campagne de 1812 en Russie. Le régiment de Chasseurs à cheval sera présent à Smolensk, Krasnoë, la Berezina et Wilna. La Légion Portugaise,.en même temps que toutes les troupes étrangères, fut dissoute par décret du 5 novembre 1813. On en forma un régiment de pionniers qui fut stationné à Moulins.
Pour habiller cette légion,.on songea d'abord à un uniforme de couleur bleu céleste puis, le marquis d'Alorna, suggéra le gris bleu, couleur traditionnelle des chasseurs portugais. L'une et l'autre exigeant l'emploi de l'indigo qui faisait alors cruellement défaut en raison en raison du blocus : Napoléon décida l'emploi du brun marron. La tenue définitive fut fixée le 27 juillet 1808 par le ministre de la Guerre. Les quatre représentés sont, de gauche à droite : Voltigeur (1808-1809) ; officier en manteau d'après un dessin original de R. Knötel ; chasseur à cheval (1808-1813), de même origine ; officier de chasseurs (1812).