
Dans le courant du mois de juillet 1803, le Premier Consul songea à constituer, en Hanovre, une légion d'étrangers en faisant particulièrement appel aux militaires de l’ancienne armée hanovrienne.
Le général Mortier, commandant la province, fut chargé du recrutement et autorise à recevoir dans cette légion, les officiers hanovriens qui étaient à la solde du roi d'Angleterre et qui s'engageraient à servir la République.
Le corps devait se composer d'infanterie légère et de chasseurs à cheval. La formation de l'infanterie fut confiée au chef de bataillon Striffler de la 94e demi-brigade. Elle devait être composée de cinq compagnies à 150 hommes chacune et il n'y fut admis que des habitants de l'électorat de Hanovre.
La légion se forma à Wunstorf près Neustadt, et fut soumise aux mêmes règlements que les troupes françaises tant pour son administration que pour sa solde, discipline, etc.
Le 18 août, Mortier écrivait au ministre : « La légion hanovrienne se recrute ; elle sera habillée en rouge, habit court, revers bleus, passepoil blanc, pantalon blanc à la hongroise et des demi-guêtres. »
Disons de suite, pour compléter cette indication, que l'uniforme de cette infanterie légère, décrit dans l'organisation définitive qui ne fut approuvée que-le 23 germinal an 12 (13 avril 1804), était le suivant : Habit-veste de drap rouge ; parements, revers et collet bleus, passepoils blancs ; veste et pantalon à la hongroise en drap blanc ; boutons blancs bombés ; shako d'infanterie légère ; demi-guêtres noires. Habit long et poches en long pour les officiers.
Mortier indiquait de plus, dans une lettre au ministre, en date du 19 germinal an 12 (9 avril 1804) : « Épaulettes en argent, épées pour les officiers ; les sous-officiers sont armés de petite sabres trouvés dans le pays. »
Dans une lettre particulière, il dit. le 11 octobre, au général Drouet : « J’enverrai incessamment à Celle la légion hanovrienne malgré tout le désir que j'avais de conserver cet établissement à la cavalerie ; mais il est instant de caserner ces nouveaux frères d'armes, de leur faire prendre un esprit de corps qu’ils non point encore et d'empêcher la désertion. Fais, en sorte d’éviter toute espèce de rixe entre les Français et les Hanovriens. Ils sont aujourd'hui soldats du même Gouvernement et doivent vivre en frères. »
Le 10 brumaire an 12 (2 novembre 1803), Mortier autorisa la chef d'escadron Evers, du 5e hussards, à former à Celle, un régiment de cavalerie hanovrienne. Ce régiment devait être composé de trois escadrons de 120 hommes chacun.
Il n'y fut admis que des habitants de l'électorat de Hanovre ou des soldats et officiers de la ci-devant armée hanovrienne.
Le 1er frimaire an 12 (23 novembre 1803) un sous-inspecteur aux revues procéda à la formation de la légion hanovrienne à cheval conformément à l'arrêté du lieutenant général daté de Hanovre le 22 brumaire an 12 (14 novembre 1803). Il ressort du procès-verbal de formation que, suivant l'arrêté de création, la légion devait comprendre :
Grand état-major : 1 colonel, 2 chefs d'escadron, l adjudant-major, 1 quartier-maître lieutenant, 1 officier de santé de 3e classe. Total 6.
Petit état-major :2 adjudants sous-officiers,1 brigadier trompette, maître-tailleur, l maître armurier, l maître bottier, 1 maître sellier, 1 artiste vétérinaire.
Six compagnies. Dans chaque compagnie :1 capitaine, 1 lieutenant, 1 sous-lieutenant, 1 maréchal des logis chef, 2 maréchaux des logis, 1 brigadier fourrier, 8 brigadiers, 46 cavaliers, 6 hommes à pied, 2 trompettes, 2 enfants de troupe. Total d'une compagnie 71, des six compagnies 426.
Total général 440 hommes et 421 chevaux.
Il n’existait encore que 127 hommes et 78 chevaux.
Le même document fait. ressortir qu'aux termes de l'arrêté du général en chef, l'habillement et le grand équipement devaient être fournis par le Hanovre.
L'uniforme de la cavalerie, décrit dans l'organisation définitive du 13 avril 1804, fut le suivant : Habit veste de drap vert sans revers, boutonné droit sur la poitrine ; parements, collet et passepoils jaunes ; doublure de tricot jaune ; veste et pantalon à la hongroise en drap jaune ; boutons jaunes bombés ; bottes à la hongroise ; shako à la hussarde ; buffleterie jaune avec plaque noire au ceinturon. Comme armement le sabre droit. « Ce sont écrivait Mortier au ministre, le 9 avril 1804, les sabres des dragons légers hanovriens. »
En février 1804, les trois escadrons étaient presque au complet en hommes ; il ne manquait que des chevaux. Le 3 de ce mois, Mortier pouvait écrire au ministre : « J'ai la satisfaction de vous annoncer que les deux corps de la légion sont composés de beaux ,hommes, bien tenus et disciplinés ; la cavalerie est formée d'anciens cavaliers hanovriens de taille et de choix. J'ai tout lieu de croire que le Gouvernement sera satisfait de cette Légion. »
Mortier, après son retour à Paris, s'occupa d'obtenir, pour l'organisation de la légion, l'approbation du Premier Consul qui fut, ainsi qu'il a été dit, donnée le 13 avril 1804 ; la cavalerie prit le nom de Régiment des chevau-légers hanovriens au service de la France.
Un décret impérial, daté de Schönbrunn, le 30 septembre 1809, porta l'infanterie de la légion à 2 bataillons par la réunion du 1er bataillon du régiment -de Westphalie qui devint 2e bataillon de la légion.
Un autre décret impérial, daté de Bayonne le 25 mai 1808, avait élevé le complet de la cavalerie de la Légion hanovrienne de 416 à 750.
Enfin, le 9 août 1811, un décret impérial, daté de Rambouillet, dissout la légion hanovrienne. Une partie de l'infanterie fut versée, à Hambourg , dans les 127e, 128e et 129e régiments d'infanterie, anciens régiments hanséatiques ; l'autre partie dans le 3e régiment du grand-duché de Berg et dans les régiments de Prusse et d'Isenbourg au service de la France.
La cavalerie fut incorporée dans le 1er hussards et le 9e régiment de chevau-légers, qui s'était formé des dragons de Hambourg.
Cette légion prit part aux campagnes de Portugal et d'Espagne de 1807 à 1811.
Nous avons représenté, de gauche à droite, quatre types de cette légion.
Officier de chasseurs à cheval, officier d'infanterie, chasseur à cheval et voltigeur d'après un document contemporain et des dessine originaux de Richard Knötel.