Général de Brigade Humbert 1798. Planche 81 de la collection L'Armée Française et ses Alliés 1792-1815 par Jacques Domange..

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Jacques Domange
- Planche 81 -

Le général Jean-Joseph-Amable Humbert naquit à Saint-Nabord (Vosges) le 22 août 1767 dans une famille de riches cultivateurs. Son père avait été régisseur des biens du Chapitre de Remiremont.

En 1789, il servit dans la garde nationale de Lyon puis rentra dans les Vosges où il s'engagea, le 1er avril, 1792, au 13e bataillon du département. Élu capitaine le 11 août 1792 et lieutenant-colonel en 2e le 15, il se distingua au siège de Mayence puis fut envoyé en Vendée où l'armée dite de Mayence se réunit à celle des Côtes de Brest.

Il participa aux combats de Légé, Clisson, Torfou et à la bataille de Cholet. Nommé général de brigade par les Représentants en mission, le 9 avril 1794, il servit sous Hoche à Quiberon et participa à la pacification définitive de la Vendée.

Désigne pour l'armée de Rhin-et-Moselle, il fut chargé en réalité, de préparer une expédition en Angleterre, 1796. employé sous les ordres de Hoche, il commanda la Légion des Francs dans 1’expédition d'Irlande, s'embarqua sur le vaisseau « Les Droits de l’Homme » et prit part à un combat naval contre les Anglais, le 7 janvier 1797.

Passé à l'armée de Sambre-et-Meuse, il fut ensuite l'un des principaux acteurs de la journée du 18 fructidor (4 septembre 1797). Nommé à l'armée d’Angleterre, 12 janvier 1798, il fut chargé d'une expédition en Irlande, 6 août. Embarqué à Rochefort avec 1 500 hommes, il débarqua à Killala le 22 août, et se joignit aux insurgés irlandais. Vainqueur à Balayna le 24, il battit les Anglais à Castlebar le 2, mais fut enveloppé par les forces supérieures de lord Cornwallis à Ballynamuck le 8 septembre et obligé de se rendre. Conduit en Angleterre, il fut échangé le 27 octobre 1798.

Employé successivement aux armées de Mayence, du Danube et d'Helvétie, il fut blessé d'un coup de feu à la défense du camp retranché de Zurich, le 4 juin 1799.

Il servit ensuite aux armées du Rhin et de l’Ouest avant d être envoyé à Saint-Domingue pour y réprimer l'insurrection, sous les ordres du général Leclerc.

Servit à la prise du Cap-Haïtien, il s'empara de Port-au-Prince, 10 février 1802. Nommé commandant au Môle Saint-Nicolas il fut accusé de rapines par le général Brunet, 24 août. Renvoyé en France par le général en chef Leclerc pour « prévarications, liaison et relations avec des gérants d'habitations et avec des chefs de brigands », 17 octobre 1802 ; mis en non-activité, 24 décembre ; destitué, 13 janvier 1803. Il alla se fixer en Bretagne au château de Crévy, prés de Ploërmel (Morbihan).

Admis au traitement de réforme, le 17 mai 1806 ; réformé le 7 mars 1810 et admis à la retraite le 11 juin suivant, il fut autorisé à passer au service des États-Unis contre l'Angleterre.

Il lutta ensuite aux côtés des Mexicains insurgés contre l'Espagne

Le général Humbert mourut misérablement à la Nouvelle Orléans, le 5 janvier 1823, ne laissant même pas de quoi subvenir aux frais de son enterrement.

Toute sa vie il manifesta une haine tenace contre les Anglais qu'il considérait comme les ennemis séculaires de sa Patrie. Après l'expédition d'Irlande qui, par la faute du Directoire, se termina par un échec, il déclara : « Qui aurait pu croire qu'un marchand de peaux de cabris comme moi eût fait trembler l'Angleterre sur ses bases. »

Le général Humbert est représenté ici d'après une petite peinture à l'huile de l'époque. Nous le retrouvons avec quelques infimes différences sur une estampe de Basset ainsi annotée : « Humbert Général des Armées de la République française tel qu'il étoit à la Bataille de Castelbar en Irlande. »

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