Grenoble
Le 24 septembre 1805, M. de Champagny, ministre de l'intérieur, par une circulaire adressée à tous les préfets de l'Empire1, appela leur attention sur ce fait que parmi les nombreux hommages dont l'Empereur avait été entouré lors de ses récents voyages dans les départements, aucun ne lui avait été plus agréable que l'empressement avec lequel les villes qui avait été « honorée de son séjour » avaient sollicité « la faveur d'environner sa personne de l'élite de leur jeunesse, et le dévouement avec lequel ces jeunes volontaires, sentant le prix du titre dont il leur avait été de se voir décorés, remplissaient tous leurs devoirs, ambitionnaient toutes les fatigues ». Bien des villes lui avaient préparé les mêmes témoignages de respect et d'affection, témoignage qu'il n'avait pas toujours été à portée de recevoir ; aussi pour dédommager tous ces jeunes gens il se proposait de leur assurer, après le stage volontaire qu'ils s'étaient imposé, la gloire d'être admis à constituer son cortège immédiat sur le théâtre où il allait « fixer les destinées de l'Europe ».
La formation de cette garde fut ébauché dans le département de l'Isère : un commandant fut nommé ; quelques personnes se firent inscrire, mais il n'y eut pas d'organisation définitive2 .
Cinq ans plus tard, M. de Montalivet, successeur de M de Champigny au Ministère de l'intérieur, revint à la charge.
Dans les premiers jours du mois d'août 1810, en effet, le baron Fourier, préfet du département, reçue de lui, une lettre ainsi conçue :
« Des compagnies de gardes d'honneur ont, Monsieur, été formées dans plusieurs communes pour faire le service auprès de Sa Majesté lorsqu'Elle y passerait. Je désire que vous me fassiez connaître s'il en existe dans votre département, par qui elles ont été autorisées et comment elles sont composées. Veuillez aussi m'envoyer le règlement qui a du être fait pour leur organisation et le contrôle des officiers et soldats qui devra présenter leurs noms et prénoms, l'indication de leur domicile et de leur état, des fonctions qu'ils ont exercées ou des emplois qu'ils ont occupées avant ou après 1790 ; vous y joindrez des notes sur la moralité de chacun d'eux . Je crois, Monsieur, à propos de vous rappeler qu'il ne peut être établi de compagnies de gardes d'honneur sans mon autorisation. Toutes demandes qui seraient faîtes à cet égard devront vous être adressées et vous me les soumettrez à avis 3. »
Cette lettre est imprimée ; elle fut donc, cela ne peut faire aucun doute, adressée à tous les préfets de l'Empire. Depuis quelques années, en effet, il était d'usage « que dans les bonnes villes ; c'est à dire celles de quelques importance, une garde d'honneur fît le service lorsque l'Empereur ou l'Impératrice traversait ces cités ou s'y arrêtait. Cette garde d'honneur était formée de jeunes gens aisés s'habillant, s'armant, se montant à leurs frais. Les plus fortunés ou ceux qui aimaient à caracoler s'organisant en cavalerie plus ou moins nombreuse ; les autres en infanterie ; les gardes montées allaient au-devant de leurs Majestés à une distance déterminée de leur ville et y rentraient ensuite escortant la voiture impériale pour renouveler la même cérémonie au départ. Quant à l'infanterie, elle montait la garde devant l'édifice, palais, préfecture ou mairie, qui devait recevoir les souverains, présentait les armes à l'arrivée et fournissait des factionnaires jusqu'au départ. Ces gardes d'honneur s'habillaient à leur guise et rivalisaient de luxe dans leur tenue variées et toujours somptueuse ».
Les lignes qui précèdent sont extraites d'une notice que M. Gabriel Cottreau a consacré à la garde d'honneur de la ville de Nantes, notice qui parut dans une revus aujourd'hui disparue et intitulée : « Tenue des troupes de France à toutes les époques ». - « On a, ajoutait-il, le Recueil contemporain des costumes de ces gardes en Hollande lors du voyage que fît l'Empereur avec Marie-Louise, mais on n'a pas celui des gardes qui ont existé en France et en Belgique. »
Au prix de laborieuses recherches, on est arrivé, cependant, a consacrer des notices plus ou moins documentées à quelques-unes d'entre elles, notamment à celle de Nantes4, Reims5, Lyon6, Bayonne7, et à reconstituer leurs uniformes.
Mais revenons à Grenoble.
La réponse du Préfet de l'Isère au Ministre de l'Intérieur n'a pas été conservée : il dut lui signaler seulement l'existence de la garde d'honneur de Vienne, dont il avit autorisé la formation plus de trois ans auparavant et dont nous parlerons plus loin ; mais il n'est pas trop téméraire de supposer qu'il entrevît dans la prose ministérielle une invitation discrète à stimuler le zèle de ses administrés. L'Empereur ne venait-il pas de s'unir à une archiduchesse, et tout ce qui tendait à rehausser son prestige auprès de la nation ne devait-il pas être bien accueilli par lui ? Que le baron Fourier ait provoqué les Grenoblois ; que ceux-ci aient agi de leur entière initiative, peu importe ; toujours et-il que moins d'un an après la réception de la lettre précitée, la requête suivante arriva à l'hôtel de la préfecture :
« Monsieur le Baron,
Les habitants de cette ville, soussignés, ont l'honneur de vous exposer que, désirant donner une nouvelle preuve de leur dévouement et de leur respect pour la personne sacrée de Sa Majesté l'Empereur et Roi, ils demandent qu'il leur soit permis de former sa garde d'honneur pour sa bonne ville de Grenoble8, dans le cas où Sa Majesté l'Empereur et Roi daignerait l'honorer de sa présence ; ils se feront un devoir de se rendre dignes d'une aussi grande faveur en rivalisant de zèle avec les autres bonnes villes de l'Empire qui ont eu le bonheur de le posséder dans leur sein. Vous assurant, Monsieur le Préfet, que, jaloux de vous en témoigner leur reconnaissance, ils se feront un devoir d'être à votre disposition toute fois qu'il vous plaira de les convoquer pour des cérémonies publiques, ils vous prient, Monsieur le Baron, de vouloir bien appuyer leur demande auprès de Son Excellence le Ministre de l'Intérieur pour obtenir de lui la faveur qu'ils réclament de sa justice.
Grenoble, le 23 mai 1811.
Rey, négociant ; H Lavauden, négociant ; Alph. Roches ; Odru, négociant ; Benoit-Jayet, négociant ; J.-B. Pellat ; Perrard ; A. sarret, négociant ; Vallier, négociant ; Alp. périer, négociant ; Fournier, chirurgien-major ; Bougy ; Victor Féyrier, négociant ; Blanc, négociant; Corréard, négociant ; Mondel. 9.»
Cette requête ne traina pas dans les bureaux de la préfecture : trois jours après sa réception elle prit le chemin de Paris ; ses signataires appartenaient « à des familles honnêtes et entièrement dévouées au Gouvernement et à la personne de Sa majesté » disait en la transmettant le Baron Fourier ; il demandait donc au Ministre de vouloir bien donner l'autorisation nécessaire pour la formation de cette garde, et lui indiquer de quelle manière il devait procéder pour y faire concourir tous les habitants qui en étaient dignes, pour la nomination des officiers, pour le choix de l'uniforme et le règlement auquel ladite garde devait être soumise : il s'empresserait alors de les exécuter et de seconder le zèle des habitants de la bonne ville de Grenoble10.
M. de Montalivet répondit le 13 juin : il accordait l'autorisation demandée, chargeait le Préfet de nommer le commandant et les officiers de la garde et le priait de lui communiquer les mesures arr^tées par eux pour l'organisation définitive du corps, pour l'uniforme, et l'état nominatif de ses membres avec des « renseignements sur l'état et la moralité de chacun d'eux11 ».
Sans perdre de temps, le Préfet de l'Isère prit, le 20 juillet, l'arrêté suivant :
« Le Préfet de l'Isère,
Vu les instructions de Son Excellence le Ministre de l'Intérieur, concernant la formation d'une garde d'honneur à Grenoble, pour le service auprès de sa Majesté l'Empereur et Roi dans les occasions ou Elle voudra bien honorer la ville de sa présence,
Désirant que l'état des citoyens recommandables et qui aspirent à faire partie de cette garde d'honneur soit formé avec beaucoup de soin, et que le du commandant et des officiers résulte du concours des magistrats dignes de représenter la ville de Grenoble dans cette honorable circonstance,
Arrête les dispositions suivantes :
Article I. - Le Maire de la ville de Grenoble12, MM. les Adjoints et MM. Revol aîné et Gerboud, membres du Conseil municipal, sont nommés pour former une commission qui demeure chargée de procéder à la formation d'e la garde d'honneur ; M. le Maire présidera cette commission.
Article II. - La commission recevra l'inscription des personnes qui aspirent à faire partie de cette garde et qu'elle jugera réunir les conditions convenables ; M. le Maire donnera à cet égard tous les avertissements publics qu'il croira nécessaires.
Article III; - La commission procèdera au choix d'un commandant, d'un capitaine, d'un lieutenant et d'un sous-lieutenant ; il sera dressé procès-verbal de ces désignations. La commission nous fera ensuite connaître, avec son avis, les mesures que les commandant et officiers de cette garde auraient à proposer pour l'organisation définitive et l'uniforme : elle pourra s'adjoindre pour ce dernier objet quelques officiers si elle le juge convenable.
Article IV. - Le registre d'inscriptions, le procès-verbal de désignation et le projet de règlement nous serons adressés par le président de la commission avec un état nominatif des officiers et des membres de cette garde, d'après le modèle ci-joint, pour le tout être soumis à l'approbation définitive de son Excellence le Ministre de l'Intérieur.
Article V. - Expédition du présent arrêté sera transmise à M. le Maire de Grenoble, qui est chargé d'en donner connaissance aux autres membres de la commission et d'en procurer l'exécution13. »
La lettre au Maire de Grenoble portant envoi de cet arrêté lui prescrivit de convoquer de suite la commission qu'il instituait, de procéder à tous les détails d'organisation de la garde d'honneur, et lui recommanda encore d'en saisir les membres avec le plus grand soin parmi les personnes « les plus recommandables par leur moralité et leur dévouement à l'Empereur et par toutes les qualités qui les rendent dignes de représenter la vile et de faire le service auprès de sa Majesté.14 »
Muni de semblables instructions, le Maire de Grenoble réunit, le 7 août, la Commission instituée par le Préfet ; en fin de séance le procès-verbal suivant fut rédigé15 :
« La Commission nommée par arrêté de M. le Préfet de l'Isère, en date du 20 juillet dernier, pour la formation d'une garde d'honneur à Grenoble pour faire le service auprès de S. M. l'Empereur et Roi dans les occasions ou elle voudras bien honorer la ville de sa présence, s'est rassemblée à l'hôtel de ville en suite des lettres de convocation adressées à chacun des membres.
Ont été présents : MM. Renauldon, maire, président ; de la Valette, premier adjoint ; Beyle deuxième adjoint ; Revol et Gerboud, membres du conseil municipal, formant la Commission dont il s'agit.
La Commission invite M. le Maire à faire afficher un avis pour que les personnes qui désirent faire partie de la garde d'honneur viennent se faire inscrire à l'hôtel de ville sur un registre qui sera ouvert àcet effet, et ce, dans le délai de trois jours à dater de demain 8 du courant : un des membres de la Commission recevra les déclarations.
La Commission s'ajourne à lundi 12 du courant, à 10 heures du matin, pour la continuation des opérations ordonnées par l'arrêté de de M. le Préfet. »
Le 12 août au matin, le registre fut clos : 72 personnes s'y étaient inscrites.
Le même jour, ainsi qu'il était convenu la Commission se réunit à nouveau :
« M. le Maire a remis sur le bureau les registre ouvert pour recevoir les déclarations des personnes qui désirent faire partie de la garde d'honneur ; tous ont été jugés réunir les conditions convenables d'après les notes de la Commission pour chacun, inscrites sur le tableau général.
La commission procédant conformément à l'article 3 de l'arrêté de M. le Préfet, à la nomination d'un commandant, d'un capitaine, d'un lieutenant et d'un sous-lieutenant, a chois la voix du scrutin, et ensuite des voeux des personnes qui doivent composer la garde d'honneur, elle a aussi désigner un quartier-maître sous-lieutenant (trésorier).
Au premier tour de scrutin, M. Charles-Laurent Planelli de la Valette, ancien chef d'escadrons, membre du collège électoral de l'Isère, premier adjoint à la mairie, ayant obtenu quatre voix, a été nommé commandant.
Au second tour de scrutin, M. Hilaire Lavauden, ancien capitaine du 12e régiment d'infanterie légère, ayant obtenu la totalité des suffrages, a été nommé capitaine.
Au troisième tour, M. Alphonse Perier, négociant, ayant obtenu la totalité des suffrages, a été nommé lieutenant.
Au quatrième tour, M. Jacques Roman, ancien lieutenant de cavalerie, ayant obtenu tous les suffrages, a été nommé sous-lieutenant.
Au cinquième tour, M. Joseph Rey, ancien lieutenant au 12e régiment d'infanterie légère, ayant obtenu la totalité des suffrages, a été nommé sous-lieutenant quartier-maître.
La Commission a encore désigné M. Bernard Fournier, docteur en chirurgie, chirurgien en chef à l'hospice civil et militaire de cette ville, faisant partie de la garde, comme chirurgien-major de la garde d'honneur.
La commission s'est ajournée au samedi 17 du courant pour donner son avis sur les mesures que les commandants et officiers auront à proposer pour l'organistion définitive et l'uniforme : à cet effet, lesdits officiers seront priés de se trouver à l'assemblée16.»
La garde d'honneur de Grenoble fut donc composée de la façon suivante :
-
Commandant
- Planelli de la Valette (Charles Laurent), ancien chef d'escadrons, membre du collège électoral de l'Isère, premier adjoint à la mairie de Grenoble, demeurant rue Bayard.
-
Capitaine
- Lavauden (Hilaire), 48 ans, négociant, ancien capitaine au 12e régiment d'infanterie légère, demeurant Grande rue.
-
Lieutenant.
- Périer (Alphonse), 28 ans négociant, demeurant rue Neuve.
-
Sous-lieutenant.
- Roman (Jacques), 35 ans, inspecteur des droits réunis à la direction de Grenoble, ancien lieutenant de cavalerie, demeurant rue Saint-Jacques.
-
Quartier-maître trésorier.
- Rey (Joseph), 40 ans, négociant, ancien lieutenant au 12e régiment d'infanterie légère, demeurant rue derrière Saint-André.
-
Chirurgien-major.
- Fournier (Bernard), 43 ans, docteur en chirurgie, ancien chirurgien-major au 51e régiment de ligne, demeurant rue Sainte-Claire.
Fusiliers 17.
- Roche (Alphonse), 25 ans, propriétaire, place Neuve.
- Vallier (Henri), 23 ans, négociant, Grande-Rue.
- Pellat (Jean-Baptiste), 41 ans, négociant, ancien maréchal des logis, Grande-Rue.
- Rivière (Alphonse), 25 ans, ancien hussard, rue Chenoise.
- david (Laurent), 26 ans, propriétaire, rue Bayard.
- Alis des Granges, 23 ans, employé aux ponts et chaussées, rue Neuve.
- Odru (Marc-François), 29 ans, négociant, rue Neuve.
- Ailloud (Louis), 27 ans, secrétaire à la 17e conservation forestière, rue Très-Cloîtres.
- Klebert (Antoine-Didier), 23 ans, marchand papetier, rue Brocherie.
- Jacquier (Ferdinand), 21 ans, propriétaire, rue Grenette.
- Thévenet (Jean-Baptiste), 24 ans, négociant, place aux Herbes.
- Boisset, propriétaire, Grande-Rue.
- Blondel (Jules-Prosper), 24 ans, employé des ponts et chaussées, rue Neuve.
- Navizet (François), 25 ans, négociant, ancien caporal d'artillerie de marine, rue Saint-Laurent.
- Paul (Mathieu), 27 ans, négociant, à la Tronche.
- Baratier (Joachim), 33 ans, négociant, Garnde-Rue.
- Oppert (Jules-Joseph), 22 ans, orfèvre, (ancien) soldat à la 2e compagnie d'ouvriers, rue Très-Cloîtres.
- Perrart (Jacques), 35 ans, propriétaire, ancien sergent-major au 1er bataillon de l'Isère, à Saint-Roch.
- Pra, 30 ans, entrepreneur, ancien soldat au ..... , rue Neuve.
- Mamiot (Philibert), 24 ans, fabricant, ancien hussard, rue Saint-Laurent.
- Gautier (Saint-Aubin), 25 ans, négociant, rue des Vieux-Jésuites.
- Mars (Claude), 38 ans, caissier des droits réunis, ancien Maréchal des logis au régiment de ..... , rue Saint-Jacques.
- Bouvier (Jean-Louis), 36 ans, entrepreneur de bâtiments, ancien fourrier au 39e régiment de ligne de ligne, rue de l'Oratoire.
- Bernier (Antoine), 28 ans, gantier, rue Saint-Laurent.
- Bougi (Jean-Joseph), 24 ans, propriétaire, place Grenette.
- Cros (Hippolyte), 26 ans, licencié, rue Brocherie.
- Pernard (Pierre), 24 ans, traiteur, rue du Palais.
- Ferrouillat (André), 25 ans, négociant, ancien canonnier, rue Saint-Jacques.
- Thibaud (Pierre-Joseph) aîné, 19 ans, négociant, rue Saint-Laurent.
- Giroud (Henri), fils, 27 ans, caissier du receveur général du département, place Saint-André.
- Robert (Pierre), 35 ans, propriétaire, ancien sergent de grenadiers du 89e régiment de ligne, à la Porte-de-France.
- Bonin (Charles), 24 ans, ferblantier, rue Pertuisière.
- Giraud (Joseph), 40 ans, entrepreneur, ancien sergent major de grenadiers au 39e de ligne, rue des Vieux-Jésuites.
- Sauze (André), 36 ans, receveur de loterie, ancien guide du maréchal Kelerman (sic), duc de Valmi (sic), rue Pertuisière.
- Guillot (Léonard), 35 ans, secrétaire aux octrois, rue Perrière.
- Ravanat, 36 ans, chirurgien, ancien chirurgien-major au 69e régiment d'infanterie de ligne, rue des Vieux-Jésuites.
- Chaix (Antoine), 49 ans, propriétaire, place Saint-André.
- Perret (Antoine), 40 ans, sellier, ancien soldat au 12e régiment de ligne, rue Montorge.
- Robert fils, fabricant, faubourg Très-Cloîtres.
- jayet (Benoit), 26 ans, négociant, place aux Herbes.
- Philibert (Pierre), 28 ans, négociant, place des Cordeliers.
- Blanc (André), 24 ans, négociant, ancien lieutenant au 4e régiment d'infanterie de ligne, rue des Clercs.
- Clet (Guillaume), 25 ans, propriétaire, rue Saint-Laurent.
- Saret (César), 22 ans, négociant, rue Marchande.
- Rousset, propriétaire, rue des Clercs.
- Bernard, chapelier, rue des Très-Cloîtres.
- Girin (Xavier-François), 28 ans, avocat, place Saint-André.
- Février (Victor), 29 ans, négociant, Grande-Rue.
- Lacroix (Jean), 21 ans, étudiant en droit, à la Porte-de-France.
- Gringeat (François), 4& ans, négociant, ancien canonnier, Grande-Rue.
- Bernard cadet, 42 ans, négociant, ancien militaire, Grande-Rue.
- Chanriont, 2§ ans, fabricant, faubourg Très-Cloîtres.
- Lambert (Pierre), 38 ans, orfèvre, Grande-Rue.
- Charrue (Pierre), 36 ans, fabricant, place du Boeuf.
- Blanc (Joseph-André), 26 ans, notaire, place aux Herbes.
- Guillet (Joseph), 37 ans, négociant, ancien lieutenant au 39e régiment d'infanterie de ligne, place Saint-André.
- Lavauden (Joseph), 26 ans, négociant, place Grenette.
- Jarillot (Pierre), 26 ans, traiteur, ancien militaire, rue Bressieux.
- Revenu (Louis-François), 22 ans, fabricant, rue Saint-Laurent.
- Michon (Basile), 26 ans, avocat, rue Chenoise.
- Baffert (Louis), 2è ans, négociant, rue Saint-Laurent.
- Abonin (Louis), 24 ans, négociant, rue Saint-Lurent.
- Didier, 34 ans, marchand, rue Grenette.
- Meffre (Melchior), 47 ans, garde-magasin aux vivres, place Grenette 18.
Le 17 août, la Commission se trouva réunie une troisième fois à l'hôtel de vilel : ainsi qu'elle l'avait décidé dans sa deuxième séance, les officiers de la garde d'honneur étaient présents.
Sur l'avis de ces derniers, elle proposa à l'acceptation du Ministre de l'Intérieur l'uniforme suivant :
I
L'uniforme de la garde est fixé ainsi qu'il suit :
Habit bleu impérial ; poches en long; revers, parement, collet, passepoils roses, le parement à la hussarde ; la doublure en toile rose ; boutons d'uniforme aux armes de la ville qui sont trois roses, la légende « Garde d'honneur de Grenoble».
Veste et culotte de drap blanc ; pour la veste, boutons comme pour l'habit ; (boutons) de drap pour la culotte.
Guêtres jusqu'au dessus du genou en casimir noir, boutons de même, et en toile blanche, boutons de même.
Jarretières à boucles (en forme de) carré long en cuivre doré.
Le col noir, rebord blanc, l'habit agraffé.
Les épaulettes en laine rouges avec deux torsades d'or au bout de l'épaulette et à la naissance de la frange ; doublées en drap rose.
Les grenades en or sur fond bleu impérial, cousues aux retroussis de l'habit.
Le chapeau bordé en ruban de soie noire, de la largeur d'un pouce six lignes, avec une ganse en or aussi d'un pouce ; l'aile de derrière haute de 10 pouces, celle de devant de huit et celles des côtés de sept ; deux brides en or, larges de quatre lignes, sur cahcune des ailes extérieures et une, en outre, sur l'intérieur de l'aile de derrière ; boutons d'uniforme comme (pour) l'habit ; la cocarde nationale sur fond blanc en argent ; le pompon rouge en forme de bombe avec une aigrette rouge.
Les mouchets pour les chapeaux en or et le cordon rond.
La dragonne conforme aux épaulettes.
Des gants de peau de daim.
II
Décorations des sous-officiers
Le sergent-major aura trois galons en or en chevron d'un pouce de large sur doublure rose sur les deux avants-bras.
Le sergent deux galons idem.
Le caporal-fourrier un galon de même sur les avant-bras avec un sur chaque haut des bras, même forme.
Les caporaux auront seulement un galon en or sur chaque avant-bras sur doublure rose, posé comme ceux des sergents.
Le sergent-major portera trois tresses en or sur les épaulettes, une au milieu et une sur chaque bord de l'épaulette.
Les sergents deux tresses de même sur chaque bord de l'épaulette.
Les caporaux et (le) caporal-fourrier une tresse en or au milieu de l'épaulette.
Les sergents et caporaux porteront les guêtres et le m^me armemement que les gardes d'honneur.
Hors du service, les gardes d'honneur pourront porter l'épée, le ceinturon et les bottes comme les officiers . ils pourront aussi porter la veste et la culotte de basin ou de coton blanc.
III
Tenue des officiers
Lorsque les officiers seront de service, ils auront le hausse-col de cuivre doré portant un aigle et les trois roses, des bottes à retroussis jaunes, l'épée en bandoulière avec la dragonne affectée à leur grade, avec un aigle en cuivre doré sur le baudrier.
Hors du service, les officiers et (le) commandant porteront le ceinturon blanc dessous la veste, les épaulettes, dragonnes et mouchets comme la garde impériale.
IV
Les fusils seront tous à l'ordonnance ainsi que les sabres ; la giberne (sera) garnie d'une grenade au milieu, en cuivre doré ; les baudriers, banderolles et bretelles en buffle blanc non verni ; il y aura sur le baudrier au-dessous de la croisée de la banderolle un aigle en cuivre doré.
Les fusils et la giberne appartiennent à chaque garde.
V
Les musiciens19 auront l'habit bleu de ciel ; les revers, parements, collets, passepoils et doublures roses.
La veste (et le) pantalon en drap blanc.
Les boutons d'uniforme du corps.
Un trèfle en or sur les épaules et des lyres aux retroussis de l'habit ainsi qu'au collet, avec une broderie en or le long des revers et (tout) le tour du collet.
Le chapeau en mi-claque, bordé (avec un) galon de soie noire comme les gardes d'honneur ; la ganse en or formée de deux torsades et les mouchets de même ainsi que les deux cordons en or aux ailes extérieures.
Ils porteront l'épée avec le baudrier étant de service ; et hors du service, ils la porteront avec un ceinturon blanc sous la veste.
Les bottes courtes sans retroussis.
VI
Les tambours porterons l'habit bleu impérial, revers et parements jaunes (avec) passepoil rouge ; collet rouge (avec passepoil jaune) ; doublure blanche.
Les revers, parements, collets avec boutonnières et coutures galonnées en laine aux trois couleurs de la ville 20.
Veste et culotte en drap blanc.
Guêtres noires avec les mêmes boucles que les gardes.
grenade en laine rouge aux retroussis de l'habit ; les mouchets de chapeu aux trois couleurs de la ville.
Les épaulettes, la dragonne et les pompons seront aussi aux trois couleurs de la ville.
Ils porteront le sabre (et) les boutons d'uniformes d'uniformes ; la ganse du chapeau sera en soie jaune ainsi que les brides intérieures et extérieures.
Le collier aura deux étuis ou porte-baguettes et (sera) en buffle.
Le tambour-major aura le même uniforme que les tambours, exceptés que les galons seront en or et qu'il portera trois plumes aux couleurs de la ville, jaune, rouge et blanc ; et le chapeau (de) même uniforme que les gardes, mais la ganse et les brides plus larges.
Le baudrier de buffle blanc parsemé d'étoiles avec un aigle en cuivre doré et un sabre à poignée dorée.
Pour épaulettes des trèfles en or ; des bottes à la cavalière avec une tresse en or et un gland de même.
Une canne à poignée d'argent 21.
Les boutons qui ornaient ces uniformes sont fort beaux : plats, en cuivre doré, ils portent les armes de Grenoble, bonne ville de l'Empire de premier ordre, telles qu'elles avaient été concédées par les lettres patentes données à Saint-Cloud le 6 juin 1811 :
« D'argent à trois roses de gueules ; au chef de gueules à trois abeilles en face d'or ; surmontées d'une couronne murale à sept crénaux, sommées d'une aigle naissante, le tout d'or et traversées d'un caducée du même posé en face auquel sont suspendus deux festons servant de lambrequins, l'un à dextre de chêne, l'autre à senestre d'olivier, aussi d'or, noués et rattachés par des bandelettes de gueules22 » ; en exergue ces mots : « Garde d'honneur de Grenoble », leur diamètre est respectivement de 25 et 17 millimètres ; à l'avers les marques suivantes : « or moulu. V. C. Lyon23. »
La commission élabora sans doute aussi un règlement : malheureusement nous n'avons pas pu le retrouver. Quoi qu'il en soit, le 15 octobre, ayant terminé ses travaux, elle envoya au Préfet de l'Isère, pour être soumis à l'approbation du Ministre, les procès verbaux de ses opérations et le registre d'inscriptions24.
Quelques jours après, le 2 novembre, le baron Fourier prit un nouvel arrêté que l'on peut considérer comme organisant définitivement la garde d'honneur, car il ne lui manquait que la sanction ministérielle qui ne faisait aucun doute.
Après avoir rappelé son arrêté du 20 juillet, il ajoutait :
« Considérant que les personnes désignées par la Commission pour commandant et pour officiers de la garde d'honneur jouissent de la considération publique dues à leurs qualités, à leurs services antérieures et à leur dévouement à la personne de Sa majesté, que toutes celles qui sont inscrites pour composer la dite garde appartiennent à des familles honnêtes et d'une moralité sans reproche,
Arrête que M. Planelli de Lavalette (Charles Laurent) est nommé commandant en chef de la Garde d'honneur formée à Grenoble ;
M. Lavauden (Hilaire) en est nommé capitaine ;
M. Périer (Alphonse), lieutenant ;
M. Roman (Jacques), sous-lieutenant ;
M. rey (Joseph), quartier-maître trésorier ;
M. Fournier (Bernard), docteur en chirurgie, chirurgien-major.
Les autres personnes portées dans l'état arrêté par ladite Commission sont membres de cette garde.
Le règlement relatif à l'uniforme et à la tenue des officiers, des musiciens et des tambours est approuvé.
Le Présent arrêté, auquel seront jointes les pièces constatant les opérations de la Commission, sera transmis à Son Excellence le Ministre de l'Intérieur pour être soumis à son approbation définitive et il ne sera (pas) donné suite à l'exécution du présent avant que cette approbation ne soit parvenue25. »
Dans la lettre d'envoi du dossier de la garde d'honneur qui venait de naître, le Préfet de l'Isère ne fit que paraphraser son arrêté du 2 novembre ; insistant sur la bonne composition de la garde et notamment de ses cadres, il disait :
« M. Planelli de Lavalette, ancien chef d'escadrons, nommé commandant de cette garde, est un des propriétaires les plus considérables de ce département : il est recommandable par ses qualités morales, ses services et son dévouement à la personne et au gouvernement de Sa Majesté ; tous les autres officiers et membres de la garde sont des militaires retirés26 ; ils appartiennent à des familles honnêtes, dévouées au Gouvernement et d'une moralité sans reproche » et il terminait sa lettre ainsi : « la plupart des jeunes gens inscrits pour faire partie de la garde d'honneur ont fait faire leur uniforme ; ils ont plusieurs fois sollicité de M. le Maire et de moi la permission de concourir au service dans les cérémonies publiques ou de se présenter comme détachement de la garde nationale à l'arrivée du sénateur titulaire ou du conseiller d'État en mission ; je leur ai accordé quelquefois cette autorisation à la condition de n'être employés que comme faisant partie de la garde nationale ; il m'a paru nécessaire de faire connaître à Votre Excellence ces diverses circonstances afin qu'elles n'aient plus lieu par la suite si Votre Excellence ne l'approuve point et que vos instructions servent de règle en des occasions semblables. »
Nulle part, dans les documents de l'époque, nous n'avons trouvé d'allusion au service que firent dans les cérémonies publiques - avec l'autorisation du Préfet - les gardes d'honneur de Grenoble : le 6 avril 1812, le sénateur comte de Beaumont, inspecteur général des cohortes de la garde nationale de la 7e division militaire, fit son entrée dans la ville ; une garde d'honneur lui fut fournie, dit le Journal du département de l'Isère du 12 avril, mais il ne spécifie pas par quel corps elle fut fournie. Il est certain cependant que la Garde d'honneur de Grenoble fut organisée et fit du service en attendant l'autorisation ministérielle qui devait consacrer officiellement son existence.
La réponse du Ministre de l'Intérieur à la lettre du 2 novembre 1811 du Préfet de l'Isère n'existe pas aux archives départementales ; il ne répondit pas27 ; l'année 1811 touchait à sa fin : pouvait-il être question de voyages d'apparat d'abord en 1812, puis en 181328 et en 1814 ? D'autres soucis absorbaient l'activité de Napoléon et de ses Ministres ; la garde se monta alors aux avants-postes en face de l'Europe coalisée et non autour des carrosses impériaux, d'abord pour essayer de retenir quelques lambeaux des récentes conquêtes, puis pour conserver à la France les frontières tracées pas à pas avec une continuité de vue jusqu'alors sans égale dans l'histoire et que la vieille monarchie expirante avait léguée à ses successeurs.
Née au déclin de l'Empire, la garde d'honneur de Grenoble disparut sans bruit avec lui : Napoléon ne devait visiter Grenoble que le 7 mars 1815 ; ce jour-là ce furent la garnison et la population tout entières qui se chargèrent du service d'honneur et l'on sait comme elles s'en acquittèrent.
Elle ne disparut pas cependant sans faire parler encore quelque peu d'elle : car, comme certaines gens qui déménagent... sans bruit, elle avait oublié de payer au moins une partie de ses dettes .
Le 2 août 1814, le Préfet de l'Isère écrivit au Maire de Grenoble : « Le sieur Pierre Giroud, artiste, réclame le payement d'un mémoire de fournitures et travaux qu'il a faits d'après vos ordres pour l'habillement des musiciens de la garde d'honneur de la ville : ce mémoire monte à la somme de 177 francs. je vous prie, monsieur le Maire, d'ordonner les dispositions que vous jugerez convenables pour procurer au pétitionnaire le payement de ce qui est dû29. »
Nous avons la conviction que M. Pierre Giroud reçut satisfaction : nous aurions préféré néanmoins terminer autrement que par une réclamation pour dettes ces quelques pages consacrées à la garde d'honneur de Grenoble.
Cet article est la réédition électronique de l'article écrit par le capitaine Juster pour le Bulletin de l'Académie delphinale de 1905, complété d'images.
- 1 - Cette circulaire imprimée n'existe pas aux archives de l'Isère. Son existence nous a été signalée par M. Maignien, bibliothécaire de la ville de Grenoble.
- 2 - Quelques pièces relatives à cette tentative de formation de garde d'honneur existent aux archives nationales (F. Q. II. Isère, Gardes d'honneur).
- 3 - Lettre du 30 juillet 1810. Archives de l'Isère, série Z, carton non numéroté et poratnt pour titre : Affaires militaires, gardes d'honneur, pupilles, vétérans, 1806-1826.
- 4 - tenues des troupes de France à toutes les époques. Paris, Leroy, livraison d'octobre 1900. La date de création de cette garde n'est pas indiquée dans la notice.
- 5 - Créée en 1803 (id., livraison d'août 1902).
- 6 - Créée en 1804 (id., livraison d'avril 1903).
- 7 - Id., livraison de mars 1902.
- Dans son iconographie du costume militaire (Révolution et Empire), le commandant Sauzey, de la Sabretache, signale à l'article « Gardes d'honneur » des estampes du temps, en couleur, représentant des gardes d'honneur de Lyon et de Nantes et aussi de Paris et de Marseille.
Déjà lorsque Napoléon, alors premier consul, avait visité, en 1802 et 1803, la Normandie et la Belgique, des gardes d'honneur s'étaient constituées dans quelques villes pour lui faire escorte.
A Rouen (novembre 1802), 100 jeunes gens s'organisèrent en garde volontaire ; l'uniforme était le suivant : habit, gilet et pantalon gros bleu ; boutons jaunes, ceinture de taffetas de couleur serin et chapeau à la française avec panache.
A Bruxelles (juin 1803), la garde d'honenur créée fût commandée par le prince de Ligne (Gilbert Stenger, la société française pendant le consulat, pp. 240 et 265). - 8 - Grenoble fût élevée au rang de bonne ville de France de premier ordre par lettres-patentes données à Saint-Cloud, le 6 juin 1811.
- 9 - Archives de l'Isère, série Z (loc. cit.).
- 10 - Archives de l'Isère. Secrétariat général de la Préfecture, registre de correspondance 1811.
- 11 - Archives de l'Isère, série Z (loc. cit.)
- 12 - M. Renauldon (maire du 15 septembre 1800 au 22 avril 1815).
- 13 - Registre des arrêtés du Préfet (Archives de l'Isère)
- 14 - Lettre du préfet de l'Isère au Maire de Grenoble. Archives de l'Isère, série Z (loc. cit.).
- 15 - Les procès-verbaux des séances de la Commission chargée de l'organisation de la garde d'honneur de Grenoble n'existent ni aux archives de l'Isère, ni à celles de la ville de Grenoble.
Ils ont été retrouvés aux archives nationales (carton F. Q. II, Isère, Gardes d'honneur) par M. Bernardin membre de la Sabretache, un spécialiste des gardes d'honneur du Premier Empire, qui a bien voulu nous les communiquer ainsi que le projet de lettre du Ministre de l'Intérieur du 19 novembre 1811 (voy. p. 261), et les renseignements relatifs à l'essai de formation de garde d'honneur qui eut lieu en 1805 (voy. p. 238).
Que M. Bernardin veuille bien trouver ici l'expression de toute notre gratitude pour l'amabilité qu'il a mise à nous aider dans notre travail. - 16 - Procès-verbal du 12 août 1811 (Arch. nat. , loc. cit.).
- 17 - Sur cette liste tous les gardes sont portés comme fusiliers : nous n'avons pas trouvé aucune trace des nominations de sous-officiers, caporaux, tambour-major, (voy. p. 253 la description des uniformes).
- 18 - Cette liste est la copie du registre d'inscription, arrêté par les membres de la Commission d'organisation de la garde d'honneur et envoyé au Ministre de l'Intérieur le 2 novembre 1811. Voy. p. 258 (Arch. nat., loc. cit.). L'orthographe des noms propres a été respectée.
Une copie de cette liste, moins complète en ce qui concerne les prénoms, âges, professions et services antérieurs, existe aux archives de l'Isère (loc. cit.) ; entre les deux listes on constate quelques divergences : MM. Bonnet aîné, rue Saint-Laurent, Filoz, rue Saint-Laurent, et Hébert, notaire, figure sur la copie et ne figurent pas sur l'original ; l'inverse a lieu pour MM. Michon, Baffert et Meffre. - 19 - Nous n'avons rien retrouvé relativement à l'organisation du corps de musique : sil fut organisé, il dut être composé de musiciens amateurs pris en dehors des 72 notables qui composaient la garde d'honneur.
- 20 - Jaune, rouge et blanc.
- 21 - Procès-verbal de la séance du 17 août 1811 (Arch. nat., loc. cit.).
M. le lieutenant Bucquoy, du 153e régiment d'infanterie, a bien voulu reconstituer, à note intention, l'uniforme de la garde d'honneur de Grenoble : il est l'auteur de l'aquarelle reproduite en tête de cette notice. Nous nous faisons un plaisir de lui renouveler ici nos sincères remerciements. - 22 - Pilot de Thorey, Notes pour servir à l'histoire de Grenoble (Grenoble, Drevet, 1880, p. 108).
- 23 - Nous connaissons de ces boutons au musée de Grenoble et dans les collections de MM. Maignien, bibliothécaire de la ville de Grenoble, et VAlentin du Cheylard, de Montélimar ; ceux que nous possédons nous-même nous ont été gracieusement offerts par M. Éd. Silvy, membre de l'Académie, qui les tenait de son père. Tout semblent provenir d'une parure complète qui arriva, il y a quelques années, entre les mains d'un antiquaire de Grenoble.
- 24 - Archives de l'Isère, série Z, loc. cit.
- 25 - Registre des arrêtés du Préfet de l'Isère 1810-11-12 (Archives de l'Isère).
- 26 - Cela n'est pas rigoureusement exact (voy. liste des membres de la garde d'honneur).
- 27 - Un projet de réponse non signé existe aux Archives nationales (loc. cit.). Il est ainsi conçu : « J'ai reçu, Monsieur le Baron, avce votre lettre du 2 de ce mois, le tableau de la garde d'honneur de Grenoble telle qu'elle a été organisée par M. le Maire et la Commission dont il a été assisté. Vous pouvez, Monsieur, recevoir dans cette garde tous les autres citoyens de la ville ou du département qui vous (le) demanderons et vous semblerons dignes d'y être admis. S'il existe à Grenoble une garde nationale sédentaire organisée, la garde d'honneur ne doit aps faire un service séparé du sien dans les circonstances que vous m'indiquez, telles que les cérémonies publiques, la réception du sénateur titulaire ou du conseiller d'État en mission ; et, s'il n'y a point de garde nationale, il n'y a pas d'inconvénient à ce que la garde d'honneur fasses ces services extraordinaires et même le service ordinaire que ferait la garde nationale si elle était organisée. » Ce projet porte en marge les annotations : « M. Fourier semble avoir reçu une autorisation : me la représenter et conférer ; rien ne presse dans l'approbation à donner. » Le 19 avril 1812, le Préfet de l'Isère renouvela sa demande d'autorisation de former la garde d'honneur de Grenoble ; sur sa lettre conservée aux Archives nationales, se trouve l'annotation :
« Attendre encore. » - 28 - L'Empereur espéra, en 1813, que les gardes d'honneur des villes lui fourniraient de sérieux éléments pour les quatre régiments de gardes d'honneur créés à cette époque. Son espoir fut en grande partie déçu.
- 29 - Arch. de l'Isère, série Z, loc. cit.
Les Gardes d'honneur de Grenoble (1811) et Vienne (1804)
par le Capitaine Juster